Artiste incontournable sur la scène toulousaine, Vicente Pradal n’a vraiment pas le temps de s’ennuyer. A peine achève-t-il une création et le voilà déjà parti vers d’autres rêves qu’il s’attache, coûte que coûte, à concrétiser le plus vite possible. Mieux, entre deux créations, il trouve encore le temps de nous inviter à l’un de ces «voyages» poétiques qui donnent, depuis qu’il est tout petit, un sens à sa vie. Ainsi, ce nouveau rendez-vous, «Vendra de noche», qu’il nous propose aujourd’hui au TNT. Un «geste d’amitié pour remercier Jacques Nichet» (NDLR: le directeur des lieux, rappelons-le, passera le relais le 31 décembre) qui lui avait permis de créer le «Llanto por Ignacio Sanchez Mejias» ici-même, dès l’ouverture du théâtre, en novembre 1998. Un spectacle saisissant de beauté, de pureté. «Vendra de noche» est le pari le plus important pour moi, nous avait confié l’artiste à la veille de sa création en octobre 2005. «Parce que c’est un récital, une forme que je n’avais jamais adoptée si ce n’est dans une vie antérieure de guitariste flamenco».
Un casting de rêve
Présenté une première fois dans l’intimité de l’Espace Croix-Baragnon en novembre 2005, puis au Théâtre Sorano en octobre 2006, «Vendra de noche» est un peu le récapitulatif de toutes les créations de Vicente Pradal -»La Nuit obscure», «Le Cantique spirituel», le «Llanto», «Pelleas y Melisanda», le «Romancero gitano»- auxquelles il a ajouté des chansons nées de poèmes d’autres auteurs comme José-Luis Borges, Miguel Hernandez et Miguel de Unamuno. Ici, pour seul décor, la lumière. Et autour du chanteur et compositeur qui, pour l’occasion a abandonné sa guitare: ses deux enfants (Paloma au chant et Rafael au piano), Servane Solana et Gilbert Clamens au chant, Emmanuel Joussemet au violoncelle, Luis Rigou à la flûte et Helene Arntzen au saxophone.